vendredi 5 octobre 2007

Hors de Plantaville, point de salut

Cette visite à Plantaville marqua au fer rouge la fin de notre union.

Je l'ai su tout de suite. Hormis l'excellent rapport qualité-prix, je sus que Jehanne avait trouvé chaussure à son pied sous la forme d'un jeune apiculteur prénommé Gaël, dont l'étymologie nous ramène, par quelques coins rondement tournés, à «chien sale».

L'animal en question faisait saliver Jehanne-Nathalie à un point tel que les jeunes pousses de rutabaga qui trônaient à nos pieds n'auront nullement besoin de la pluie et du bon temps pour les mois à venir.

Qu'avait-il de plus que moi, ce jeune guatémaltèque? Enlevez lui son corps sculpté dans l'acier, ce regard intense et frondeur, ce sourcil parfaitement ciselé, cette assurance dont Denise Bombardier aurait été jalouse, et que lui reste-t-il?

On est venu déterrer des poiriers, on y a enterré en lieu et place la mère des enfants que je n'aurai pas.

C'est sur cette pensée que je me déterrai des seins de Jehanne.

- L'air est vicié icitte, moi je décampe. Oublie pas d'arroser les poiriers.

- Tancrède, calvaire. T'es obligé de dire des niaiseries au lieu de dire ce que tu penses vraiment?

- C'est que j'ai plus d'estime pour eux que pour toi, chérie. Je retourne chez Line. Si tu veux me parler, t'auras juste à téléphoner chez elle. Tu connais le numéro de ton ex-blonde anyway. Ciao.

J'avoue que j'ai été assez surpris, en sortant de notre... son appartement, de voir la caméra traverser la fenêtre à vitesse grand V, pour aboutir devant moi, vomissant une cassette maintenant désuète. Dommage. Ça aurait fait un bon show.

Aucun commentaire: