J’en parlais à Gino au cours du déjeuner. À nouveau, il pris une grande respiration et me dévisagea.
- C’est ou que tu vas chercher ces idées là? Non mais, penses-y un peu. Tu es un veuf de 37, avec un enfant de 19 ans. Tu es un des meilleurs traducteurs de l’Ile de Montréal lorsqu’il s’agit des textes en anglais, italien ou français. T’es encore assez beau bonhomme, tu n’a pas de dette, pas de char et plus d’appartement à t’occuper. Ton fils, Gabriel, est premier de classe en technique policière, il a déjà été accepté à Nicolet. Il est économe comme pas possible, travaille comme portier les vendredis et samedis et a mis de côté durant neuf ans la rente d’orphelin qu’il a reçu…. Penses-y,… tu as des réactions de femmes névrosées qui se trouvent trop grosses et pas belles. Rentrer chez les Carmes Déchaux. Quant à y être, pourquoi pas rejoindre les Filles d’Isabelle?
- C’était juste une idée… Comme çà.
- Je pense que t’a encore ma sœur dans le corps. T’as besoin de prendre de la distance. Va-t’en. Prend un break. Oublis ma sœur, oublis Line… Et Line, une autre idée niaiseuse. Elle est lesbienne! Jamais tu pourras la sauter.
S’en suivit des pleures, une réconciliation, une engueulade de plus. Finalement, Gino avait raison. J’avais besoin de changer d’air. Je pris donc le premier vol pour Nice, mon ordinateur portable et une première édition d’un roman de John Irving : « Liberté pour les ours».
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