C'est alors qu'il se pencha vers moi et que je remarquai sa fameuse tache de naissance. Celle dont mes voisins m'avaient longuement parlé lorsqu'ils évoquaient devant moi le souvenir de ce patriarche disparu, arraché à sa famille alors que l'armée le réquisitionnait pour aller amadouer les Malouines.
Tu parles d'une excuse.
J'admirais donc avec un certain attendrissement cette marque sur sa joue gauche, à peine dissimulée dans cette peau vieillie qui a vu tant de choses. Pas de doute c'était mon père. On a la même marque. Bon d'accord, la mienne n'est pas vraiment une tache, est située sur mon aine, s'apparente plus au bouton cutané qu'à autre chose et est apparue au tournant de ma jeune vingtaine, mais on ne s'arrêtera pas sur tous les détails, on arrivera à rien.
- Fils (dit-il, la larme à l'oeil, la lèvre supérieure branlante d'émotion. Ou bien il débutait un rhume, le fond de l'air est frais ici)
- Fils (donc), parle-moi de ta mère, cette douce femme que j'ai tant aimée. Elle doit...
- Cette vieille salope est morte.
- Quoi? Quoi? Mais... comment est-ce possible? Comment...
- Eh! On l'a incinérée il y a deux ans et quelques.... C'est ça qui l'a achevée je crois.
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