mardi 4 septembre 2007

Traumatisme crânien

Je me réveillais d'une énième perte de conscience, le manche à balai entre les pattes.

Du cocpitre il ne restait rien. J'étais sur mon siège, dans le milieu d'un champ. Je risquais un oeil derrière moi : débris métallique en flamme éparpillé sur des kilomètres.

J'avais réussi à poser ce coucou sur la piste (et un peu hors de celle-ci, je prenais la clé des champs, aurait-on pu penser). Les passagers, surtout québécois, applaudissaient mon atterrissage quand une terrible déflagration interrompit le cours de mes pensées avant de re-subir un traumatisme crânien.

Je détachais ma ceinture et courais vers la partie la plus complète de la carlingue en flamme. Je localisais plus ou moins l'endroit où j'avais été assit, avec 57, qui était maintenant carbonisé. À ses pieds, je trouvais ce que je cherchais, mon sac à moitié brûlé, par chance.

Je sortais les boules de leur coffret. Elles étaient brûlantes. L'inscription relisait étrangement. Je soupirais de soulagement.

- Mes précieuses, m'entendis-je dire.

Les secours arrivaient. Parmi les camions d'incendie, un véhicule vint à ma rencontre. Je m'attendais à ce genre d'escorte; j'avais une mission à terminer.

Une trentaine de militaires sortirent et me pointaient de leur M16 américain. Un homme noir au béret vert sortit en prenant son temps. Arrivé devant moi, il me regarda longtemps avec ses yeux les plus durs.

Une petite voix de fausset me parvint à l'oreille et ne correspondait pas au physique de l'imposant général:

- Je vous tiens enfin, maudit chacal.

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