Le choc de cette rencontre s’estompant, mon corps me retourna quelques signaux de détresse. Le liquide vermeil me coulait du Nord au Sud en passant par mon arcade sourcilière gauche, c’en était déplaisant.
– Arf, excusez-moi, Herr Sharpy-Forzessel, en montrant ma blessure du doigt. Je crois qu’un simple coup de téléphone aurait suffi pour planifier un rendez-vous avec moi. Vous ne pensez pas?
– Brave tovaritch! Zest en blein che que ch’ai dit à mes zhommes. Arf! Ma maitrize du Kazakh moderne n’est bas auzzi bonne que celle de mon franzais. Helena! Fenez-zissi.
À ces mots, une sculpturale demoiselle fit son apparition dans la pièce. Elle marcha vers le Kolonel d’un pas allègre. Aussi allègre que possible lorsque l’on a un pied bot. Le Kolonel s’adressa à elle dans un mélange d’allemand et de russe que mon état m’interdisait de comprendre. Elle se dirigea vers moi pour examiner la source de mon Mississippi personnel.
Lorsqu’elle se pencha vers moi, mon regard glissa accidentellement dans l’échancrure de sa blouse d’où s’offrait à moi une vision tout droit sortie de l’imaginaire de Réjean Tremblay. J’entendis Sharpy-Forzessel s’esclaffer.
– Che fois bien ton œil torfe, betit tovaritch. N’y benze même bas! Helena est ma vitèle gompagne debuis que che zuis zissi.
Helena rougit et alla chercher de quoi me soigner.
– Il est temps que che vous vasse fiziter les lieux, tovaritch! Ze ne vous chai pas zorti de vos vacances pour rien. Che zais pour qui fous trafailler. Faiszons équipe enzemble!
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2 commentaires:
250 mots pile!
Champion!
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