Les deux zouaves firent leur entrée dans la chambre. Je les reconnus immédiatement. L’un d’entre eux, un vieillard en somme, portait la même barbe conique que j’ai l’habitude de porter. L’autre avait les traits de Claude Meilleur.
J’avais la bague au doigt. Je me tâtai la tête. Je sentis une résistance sous ma calotte. Ça ne pouvait être que la puce des janitors. Je fis signe au cardinal de s’approcher. Voyant qu’il avait l’air con, j’optai pour l’Italien.
– Mon fils! Allez avec vos zouaves préparer mon pallium et mon manipule pour que nous soyons fins prêts pour cette cérémonie liturgique.
– Mon Père! Je suis votre Secrétaire! Vous en êtes sûr?
– Douteriez-vous de moi? Je sais que cela peut sembler déshonorant, mais je veux qu’un homme de confiance assiste à cela. Je vous en saurais gré, cardinal Lupaccini. (Mes lectures assidues de l’Osservatore Romano m’étaient enfin utiles.)
Le cardinal partit avec sa suite. Le zouave qui semblait plus malin me dévisagea avec curiosité. Il quitta.
Il restait un homme en soutane noire et les deux zouaves. Je fis signe au vieillard et je pris place dans mon fauteuil. L’homme à la barbe conique avança péniblement. Le sosie de Claude Meilleur l’aida.
– Nein! Fis-je dans un français teinté d’allemand. Che zouhaite le conveszer.
Meilleur recula, interloqué. Le janitor observait la scène.
Assis à ma droite, le zouave se pencha vers mon visage.
– Mon fils, dis-je à mon père.
– Si ta mère te voyait, chuchota-t-il.
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7 commentaires:
J'ai déjà hâte de lire la suite.
Salut. Je suis a cuba, dans un cafe internet (maudits, je trouve pas les accents sur le clavier..) Wow, l histoire avance bien. Je serais de retour vers mercredi prochain. C est drole d en lire plusieurs de suite. Je prends quelques mojito a votre sante... byebye
Il y a des cafés internet à Cuba?
C'est une révolution permanente!
genre sur la plage... ou dans le bar dans la piscine, ya des petits terminaux, slourp, clic clic clic, slurp, tic tic tic sul clavier. Moi je ferais pas mal ça... Mais je peux pas me plaindre: j'ai une fenêtre dans mon bureau, la clim fait des ratés et j'ai du campari dans le frigo... presque tropical...
Et rappelez-vous: la seule chose qu'il faut ramener de Cuba, c'est un 40 onces...
...un 40 onces, des coups de soleil, des bibittas au sud du nombril et une carence en légumes frais. J'ai un beau-frère qui est revenu de là-bas avec le scorbut...
Mais non!
On rapporte des cohibas ou n'importe quel barreau de chaise de fumage de cigare, mais pas un 40 onces...
Quant au scorbut de votre beau-frère, hmmm... permettez-moi de douter. On parle de carences en vitamine C. C'est pas ça qu'on attrape dans les bordels de La Havane.
Parlez-en à Enotiger.
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