lundi 27 août 2007

La nuit, suis-je immobile ou me meurs-je?

Nous nous délectâmes d'un second dessert nappé d'alcool et de havanes, gracieuseté d'Helena qui en avait frauduleusement importé dans son corset assez séduisant pour lui, mais conçu pour elle.

Le malhabi, petit dessert fait à base de riz et de sucre vanillé, nous fondait dans la bouche comme une jeune fille au printemps. Nous nous amusâmes à faire des calembours avec les prénoms de sultans ottomans - je déridai sévèrement ma tablée en utilisant «Abdulhamid» à toutes les sauces - lorsque nous fûmes dérangés par les bruits de corps du Gros homme.

Celui-ci s'affaissa au sol, en proie à de virulentes attaques cardiaques. Pourtant, mes calembours ne pouvaient être SI mauvais. Quel rabat-joie! J'en étais à me questionner si son manque flagrant d'érudition l'empêchait de jouir de mes mots de bouche lorsque Harpy-Forzessel y alla d'un énoncé fort peu réconfortant.

- Mein Tovarich! Nousse zafon été empoizonésse. Je sensse mon sang qui koagule dans mon zyztèm.

- Meuh non, herr Kolonel. Vous confondez empoisonnement alimentaire et digestion latente.

- Arkhh.

Sur ce «arkhh», le Kolonel et Helena tombèrent au sol, donnant ainsi raison à Newton qui, on s'en rappelle, exprima le premier l'attraction des corps vers le sol, et inventa d'un même souffle l'assurance personnelle.

J'entendais un rire gras, à travers une barbe qui n'était pas encore poussée. Je me fis toutefois un devoir de plier bagage et de m'effondrer à mon tour, étourdi par ce rictus glabre. Et dire que mes papiers ne sont pas pas en ordre...

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