Comme il courait à cloche-pied ça ne m’a pas pris beaucoup de temps pour l’attraper par le collet. Je le traînais vers une toilette publique. La vieille dame des cabinets insistait pour que je paie pour deux. Comme je n’avais pas assez de sous, je dû lui demander de m’en prêter. Il s’exécuta prestement et nous entrâmes dans la petite pièce qui sentait le pot-pourris.
Il me dit qu’il trouvait fatiguant ces toilettes payantes et j’étais bien d’accord avec lui. Il se positionna à genoux devant le bol pour que je puisse lui plonger la tête dans l’eau fraîche. Nous étions des pros, ça allait se dérouler rapidement.
- Vas-tu me dire pour qui tu travailles vraiment et quel est ton véritable nom, lui dis-je lorsque je sortis sa tête de l’eau.
- Je vous l’ai dit, je suis Claude Meilleur et c’est le futur qui m’envoie pour vous…
L’opération était un peu mouillante, mais il y a des moments où il faut respecter les standards et l'étiquette des professions.
Un peu avant qu’il ne se noie, je lui sortais la tête du bol. Il cherchait déjà son souffle; c’était presque terminé.
- Alors, dis, tu vas me dire la vérité, oui ou merde ?
- Je m’excuse, dit-il, haletant. Je suis vraiment Claude Meilleur, mais je suis envoyé par…
Involontairement, j’avais actionné la chasse d’eau. En Europe, la pression est souvent foudroyante. Mon poisson semblait noyé.
mardi 28 août 2007
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