Le brouillard de mes pensées s’estompe lentement. Le wagon-restaurant, la pulpeuse brunette et le buffet à volonté où j’avais été convié n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Devant moi ne se trouve que le brave, mais tonitruant Sharpy-Forzessel, kolonel de son état et de réputation. J’étais à l’intérieur d’une toilette (turque, il va sans dire) d’Istanbul.
Je ne saurais dire combien de temps, j’ai erré dans ces lieux. Il y a si longtemps que je n’ai vu un professionnel de la santé que mes réserves de pilules sont épuisées. Cette nourriture de train est également en train de saper mon moral. Je crois bien que je suis fiévreux. Il faut remédier à la situation. Mais que mange-t-on à Istanbul?
Pendant que nous déambulions dans les venelles de cette ville carrefour, située entre deux continents et combien de cultures, je ne pouvais m’empêcher de penser à Caroline, cette lointaine cousine. Devrais-je m’arrêter dans la principauté si le train y passe? Allons-nous nous rendre à Madrid un jour? Bref, tant de questions, si peu de temps.
Cette ville me déçoit de plus en plus. Hormis de la restauration rapide américaine, on ne trouve pas beaucoup de cuisine locale!
« Ah tovaritch! Ze grois que z'ai troufé notre reztorangue », dit Sharpy-Forzessel en montrant du doigt un établissement au nom évocateur : « Chez Atatürk. »
À sa porte, deux valets attendaient les convives. Ils nous firent très bon accueil. Nous entrâmes.
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1 commentaire:
«Chez Atatürk.»
J'adore, j'achète!
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