Ah, quel con, ce 18. Ça à le droit de tuer, mais ça ne sait pas lire les fiches. Ce n'était pas mon père, qui se mourrait. Mais plutôt mon père spirituel, Herr Sharpy-Forzessel. Celui qui m'avait tout appris. Celui qui m'avait pris sous son aile. Cet homme que j'aurais voulu appeler papa. Papa. Papa. Un jour j'aurais moi-même des dizaines d'enfants; ils m'appelleront simplement papa. Papa. Dans la cour, à danser autour du barbecue, à faire la farandole. Qu'est-ce que c'est beau, un enfant!
18 se réveillait, l'oeil salement amoché. Je déteste quand ces abrutis lisent mal leurs dossiers! Enfin. Il en avait pour son compte. J'avais grimpé les marches jusqu'au 23e étage en imaginant la pire des catastrophes : ce père retrouvé depuis peu que je perdais à nouveau. Je crois même que je pleurais entre le 15e et le 21e. Rendu en haut, 18 était déjà là. Ce gredin avait pris l'ascenseur. Totalement déloyal.
Arrivé dans la pièce, ce n'était pas la bonne barbichette; Herr Kolonel dormait, le visage déformé. Je me retournais vers 18.
- Ce n'est pas mon père, idiot.
- Ah, pourtant, sur la fiche qu'on m'a remise, il est bien écrit que c'est votre père..
- Montrez-moi cette fiche, tonnais-je, suprême et impérial.
Il fouilla dans son sac et sortit la fiche. Vous voyez, fis-je, c'est écrit père spirituel, noir sur blanc, en toutes lettres. Je lui balançais mon poing dans l'oeil. Mais qu'est-ce qu'ils leur enseignent à l'école d'espionnage?
vendredi 31 août 2007
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6 commentaires:
Bravo!
Ahahahahah :-)
Je constate que votre ratio est à la hausse, monsieur Meilleur.
Êtes-vous parent avec Patrick?
Patrick?
Bienvenue sur ratio-énergie...
Visiblement pas.
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